La blockchain et les cryptomonnaies sont en train de transformer en profondeur l’industrie musicale. Longtemps dominé par les majors et les plateformes de streaming, le secteur musical pourrait bien vivre une nouvelle révolution avec l’arrivée des technologies Web3.
La musique à l’heure de la blockchain
La blockchain offre de nouvelles opportunités pour les artistes, en leur permettant de reprendre le contrôle sur la distribution et la monétisation de leur musique. Grâce aux NFTs (jetons non fongibles), il devient possible de vendre directement aux fans des morceaux, des albums ou des expériences uniques et authentifiées, sans passer par des intermédiaires.
Comme l’explique Mehmet Ery?lmaz, PDG de Faro Company : « La blockchain offre une opportunité de repenser un nouveau modèle économique pour l’ensemble du divertissement, y compris l’industrie musicale. Ce modèle détient la sauce secrète de l’autonomie économique à part entière ».
Des plateformes décentralisées comme Audius proposent déjà aux musiciens de diffuser leur musique et d’être rémunérés de façon plus équitable, grâce à des smart contracts qui automatisent le versement des royalties. « Audius permet aux artistes de contrôler et de monétiser leur musique de manière transparente », souligne Roneil Rumburg, co-fondateur et CEO d’Audius.
D’autres acteurs comme Allfeat développent des blockchains dédiées à l’industrie musicale, pour fluidifier la gestion des droits d’auteur et améliorer la traçabilité des œuvres. « L’écosystème Allfeat, à travers sa blockchain open source et les services des applications à venir, offre une opportunité unique pour les passionnés de musique et de technologie de participer au développement d’une plateforme partagée par tous qui vise à apporter des avancées significatives dans la production, la distribution et la consommation de la musique », affirme l’équipe d’Allfeat.
Vers de nouveaux modèles économiques
Au-delà de la musique enregistrée, c’est toute l’économie du live qui pourrait être transformée par les technologies Web3. La billetterie NFT sécurise la vente des billets de concerts et permet d’offrir des avantages exclusifs aux détenteurs. « Les NFT tickets présentent aux artistes l’opportunité de générer des revenus uniquement basés sur leur activité principale : créer de la musique », analyse un article de Gemini.
Le métavers ouvre aussi de nouvelles perspectives pour l’organisation d’événements musicaux immersifs. Sur le site Metaversus, de nombreux articles traitent régulièrement des possibilités offertes par les univers virtuels pour créer des expériences inédites mêlant musique, gaming et réalité augmentée. Les artistes peuvent y donner des concerts, rencontrer leurs fans et vendre du merchandising sous forme de NFTs.
« Les NFTs apparaissent bien positionnés pour façonner l’avenir de la musique lorsque vous creusez ce qu’ils peuvent faire », estime un article de Save The Music Foundation. Ainsi, les NFTs musicaux permettent aux artistes de tokeniser leurs chansons et albums, de fournir des redevances aux créateurs et producteurs, et de vendre leur marchandise numérique pour une source de revenus supplémentaire s’ils le souhaitent.
Les défis à relever
Si les promesses du Web3 sont grandes pour l’industrie musicale, plusieurs défis restent à relever. L’adoption de ces nouvelles technologies par le grand public prendra du temps et nécessitera des efforts de pédagogie. « L’éducation des spectateurs et des créateurs de contenu sur la technologie blockchain et son utilisation dans les services de streaming peut être un défi », souligne un article de Gemini.
Les questions de régulation et de conformité devront aussi être traitées, pour protéger les droits des créateurs sans entraver l’innovation. Selon Mehmet Ery?lmaz, « les plateformes de licences musicales peuvent relever ces défis en faisant preuve de transparence et de responsabilité. Ce sera une meilleure pratique d’expliquer davantage à un acheteur avec un document séparé après l’achat de NFT musical ».
Malgré ces obstacles, la convergence entre musique et cryptomonnaies semble inéluctable. De grands acteurs comme Spotify ou Napster commencent à s’y intéresser, tandis que de plus en plus d’artistes se lancent dans l’aventure des NFTs. « Les deux systèmes peuvent se compléter efficacement. Les plateformes Web2 vont probablement intégrer la possibilité pour les artistes de créer des NFTs sur leur plateforme pour rester compétitives », prédit un article de Chainlink.
Conclusion
Nul doute que cette tendance va s’accélérer dans les années à venir, ouvrant la voie à un nouveau chapitre de l’histoire de la musique. Comme le résume Krish Arvapally, CEO de Replay : « Les streamers traditionnels ont fragmenté le marché de la vidéo, rendant plus difficile pour les fans de trouver le contenu qu’ils aiment ». Avec le Web3, les créateurs de contenu sont habilités à contrôler leurs revenus et disposent de la transparence et de l’équité qu’ils méritent, tandis que les consommateurs peuvent profiter d’une façon gratifiante et engageante de consommer leur contenu préféré.